La zone d’intervention de l’Agence Urbaine de Meknès se situe au cœur d’un territoire à forte valeur patrimoniale matérielle et immatérielle avec notamment l’existence de nombreuses cités anciennes: Volubilis, Moulay Driss Zerhoune et Meknès ainsi que les kasbah d’El Hajeb et d’Agouraï, sans oublier les bâtiments datant du début du 20ème siècle au niveau des territoires relevant de Meknès, Ifrane, et El Hajeb.

Ceci lui confère un fort potentiel d’attractivité et de visibilité à l’échelle
nationale et internationale grâce à ses multiples centres d’intérêt, les richesses de son terroir, son
patrimoine immatériel diversifié et ses multiples cités, sites et monuments historiques.

1.     La cité antique de VOLUBILIS, patrimoine mondial de l’Humanité.


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Volubilis, ancienne cité romaine, est située à 26km au nord de Meknès, tout près de la ville sainte
de Moulay Idriss. Jouissant d’une renommée internationale et prisé par les touristes étrangers,
c’est un des plus beaux sites romains d’Afrique du Nord, à comparer à celui de Dougga en Tunisie.

Les vestiges archéologiques de ce site témoignent de plusieurs civilisations avec une représentation de toutes les phases d’une occupation sur dix siècles, de la préhistoire à la période islamique. Les vestiges témoignent de diverses périodes, à savoir la période maurétanienne où la ville faisait partie d’un royaume indépendant, la période romaine où elle était une métropole de
la province romaine de la Maurétanie Tingitane, une période surnommée « siècles obscures » avec à sa fin une phase chrétienne, et enfin une période islamique caractérisée par la mise en place de la  dynastie des Idrissides. Des fouilles archéologiques de grande ampleur ont été menées depuis 1915.  Quelques monuments importants ont été reconstitués, mais le site s’étendant sur 42 ha est surtout  connu pour ses mosaïques polychromes des IIe et IIIe siècles.

La ville inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1997 est dotée d’une zone de protection
définie par le dahir du 19 novembre 1920 (07 Rabia I, 1339) qui insiste entre autres sur la
préservation du paysage naturel entre ce site et la ville de Moulay Driss Zerhoune.

2.     Moulay Driss Zerhoune, haut lieu de sainteté et de spiritualité

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Construite à la fin du VIIème siècle sur le mont de Zerhoun par Idriss I, accueilli en 788
par la tribu berbère des Awraba et fondateur de la première dynastie musulmane au
Maroc, la ville de Moulay Driss Zerhoune revêt encore un caractère spirituel marqué par
l’édification de plusieurs monuments et sanctuaires religieux dont le plus important est le
mausolée Moulay Idriss.

Perchée au cœur du massif du Zerhoun, connu par son huile d’olives et ses produits de
terroirs (carroubier, prunes, figues, figuiers de barbarie, miel, …), et surplombant la
vaste plaine agricole, la ville se caractérise par une architecture Islamique élaborée et  conçue selon un style parfaitement intégré à l’environnement culturel local. Elle a gardé
encore aujourd’hui sa vocation spirituelle, en étant un haut lieu de pèlerinage et accueille
annuellement l’un des plus grand Moussem du Maroc, le Moussem de Moulay Idriss Al Akbar, une manifestation, aux dimensions religieuses et culturelles.

Proposée à l’inscription à la liste du patrimoine mondial, Moulay Driss Zerhoune se trouve
à seulement vingt-cinq minutes de Meknès et à 3km du site de volubilis avec lequel la ville
tient un face-à-face paysager constituant la mémoire des échanges entre les différentes
civilisations amazigh, romaine, arabe, ibérique, …..

3.     La cité impériale de Meknès, patrimoine universel depuis 1996

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Meknès est réputée pour ses superbes mosquées telles que «La grande mosquée» (datant du XI ème
siècle), Bab Mansour, le palais Ksar Mansour, le Bassin Agdal «Sehrij souani», les écuries « Hri Souani», la Prison souterraine de Cara, le Musée Dar Jamaï ou encore le Mausolée Moulay Ismaïl. Mais à l’abri des hautes murailles défensives, percées de neuf portes monumentales, se trouvent bien d’autres trésors architecturaux et monuments clés, dont vingt-cinq mosquées, dix hammams, des palais, de vastes greniers à grain, des vestiges de fondouks (hôtels pour marchands) et des habitations privées, témoignages des périodes almoravide, mérinide et alaouite.


Classée patrimoine universel par l’UNESCO car considérée « comme un témoin exemplaire des villes fortifiées du Maghreb » (critère IV), la ville historique de Meknès se distingue par l’aspect gigantesque et volumineux de ses remparts dont la hauteur atteint 15 m. Il s’agit «d’un bien représentant de façon
remarquablement complète la structure urbaine et architecturale d’une capitale nord-africaine
du XVIIe siècle, alliant de façon harmonieuse des éléments de conception et de planification islamique
et européenne. Dotée d’un urbanisme princier, la ville historique de Meknès illustre également les
spécificités de l’architecture de terre (le pisé) des villes sub-sahariennes du Maghreb». Présentant
les caractéristiques d’intégrité et d’authenticité, la médina et la Casbah renferment tous les éléments qui témoignent de la Valeur universelle exceptionnelle du bien (fortifications, tissu urbain, architecture de terre, bâtiments civils, militaires et cultuels, jardins).

Fondée sur un monticule surplombant la vallée de l’Oued Boufekrane, la médina occupe une place
centrale dans la ville de Meknès et constitue un pôle d’attraction important, à la fois spirituel et culturel
par la concentration d’édifices religieux, mais aussi économique et touristique par l’existence de
monuments attractifs et d’une activité commerciale particulièrement prospère. Comme la plupart des
tissus traditionnels, la médina de Meknès a été fondée et développée sur la base d’une tradition
séculaire qui s’est confectionnée au fil des siècles par le foisonnement des civilisations, le brassage des
cultures et l’accumulation des savoir-faire.

D’un côté, la médina profite des dégagements et des percées visuelles sur la vallée de l’oued
Boufekrane depuis les terrasses par un jeu de hauteurs et de niveaux, et de l’autre côté, et grâce à la
présence de cette coulée verte, on peut admirer la façade urbaine qui se déploie sur la rive gauche
de la vallée de l’oued Boufekrane, faisant apparaitre l’ensemble de la médina -surnommée la «ville
au 100 minarets» - et ses remparts dentelés de créneaux, ses portes aux grandes proportions, et
ses maisons enchevêtrées dont l’allure massive est équilibrée par les formes élancées des minarets
et les coupoles aux tuiles vertes qui y ajoutent une touche de couleur. Ce panorama, perceptible du belvédère appelé « belle vue » représente un patrimoine emblématique de la ville de Meknès, fierté de ses habitants et souvenir «magique» emporté par ses visiteurs.

Le 20ème anniversaire du classement célébré en grandes pompes par la ville de Meknès en
décembre 2016, révèle d’ailleurs toute l’importance de la valorisation de ce patrimoine pour le devenir
de l’agglomération en tant qu’élément de résilience et de développement de ce territoire.

4.     Hamrya, « ville nouvelle », témoin de l’architecture du début 20ème siècle

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Meknès jouit d’un patrimoine architectural et urbanistique de grande valeur, vu qu’elle fut dès 1911 une des principales villes qui ont connu la construction de nombreux édifices, militaires, civiles et religieux mais aussi d’immeubles et de résidences, places et jardins lors de la période de la présence française. Sa ville nouvelle fut aussi connue sous le nom du « Petit Paris ».

Terrain privilégié pour l’expérimentation de nouvelles techniques urbanistiques et
architecturales, Meknès renferme ainsi un patrimoine non négligeable de l’architecture du début du  XXème siècle marquée par le style art-déco, l’art arabo-mauresque et le style international, avec en particulier des édifices rattachés au :

• Style art nouveau, courant né au début du 20éme siècle en France et marquant le développement  de nouvelles technologies à l’époque permettant le développement de l’industrie du verre et du fer. Précurseur de l’architecture moderne, ce style influença la conception architecturale des villes du
maghreb.

• Style art déco, courant né suite à l’exposition universelle de Paris en 1925, faisant de l’art et la technique une seule unité en s’orientant vers les lignes droites et les formes géométriques simples  inspirées par la peinture cubiste.

Quelques bâtiments Art déco façonnent aujourd’hui encore le paysage de Meknès, et présentent les  signes caractéristiques d’un style qui est considéré comme un passage progressif vers le mouvement moderne qui aura un véritable essor à partir des années trente en Europe et s’étendra par la suite à Meknès.

1.     Un territoire à fort patrimoine immatériel

Ainsi de par son histoire le territoire de Meknès et ses environs proches, est riche d’un héritage
multiculturel, cultuel, spirituel et gastronomique contribuant à forger son identité et participant à
son pouvoir d’attractivité. Abritant plusieurs manifestations culturelles, religieuses et artistiques,
ce territoire est connu à l’échelle nationale et même internationale par divers moussems, festivals,
et rencontres diffusant les arts, cultures et savoirs faire artisanaux qui lui sont spécifiques et lui
procurant une opportunité de créer un véritable environnement d’épanouissement culturel.
Son héritage musical fortement marqué par la confrérie des Aissawa mais aussi la musique
arabo-andalouse, le malhoune, le samaâ et les chants amazigh notamment, reflète sa position
de carrefour des cultures et de dépositaire de traditions ancestrales et authentiques.

En outre, vivier de métiers traditionnels, Meknès dispose d’un patrimoine de savoir-faire avec un cachet spécifique en ce qui concerne l’art du bois, de la broderie, du tissage, du fer forgé,
de la damasquinerie, la dinanderie, la céramique, la maroquinerie et les pierres taillées.

Enfin, Meknès est également connu pour son héritage équestre multiséculaire puisqu’elle est connue
par l’organisation de manifestations autour de l’art de la Fantasia (ou Tbourida), et l’une des 5 villes  du pays à avoir un Haras, le Haras National de Meknès et unique jumenterie du Royaume. Le plus ancien Haras du Maroc (1912) et actuellement acteur majeur des questions de la filière équine et ce en se positionnant comme garant de la perpétuation de la tradition et veillant à la protection de la race barbe que la Stratégie Nationale de la Filière a consacré comme « cheval du Maroc», «symbole des origines arabo-berbères du pays, il en devient ainsi un emblème» .